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Grâce au soutien financier du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, à l’appui du National AIDS Secretariat et à l’accord du Ethics Committee, la première étude sur le travail du sexe exercé par les hommes a pu voir le jour, à Maurice. Le Collectif Arc en Ciel est à l’initiative de cette étude qui a mobilisé sur le terrain 8 facilitateurs et Wensley Emilien, chef de projet. Un mois entier ayant été nécessaire pour identifier les facilitateurs et deux autres mois pour les former et collecter les données.

Les premiers résultats ont été présentés aux ONG partenaires le 29 juin, dans les nouveaux locaux de PILS (au Labourdonnais Court à Port-Louis) et la publication officielle du rapport devrait suivre prochainement.

Huit régions ont été ciblées : Grand-Baie, Port-Louis, Flic en Flac, Riambel, Rose-Hill, St Pierre, Curepipe, Quatre-Bornes. Et 159 travailleurs du sexe masculins ont accepté de se prêter à l’exercice : 60% se définissant comme « hommes », 34% comme « transgenres » et 5% comme « femmes ». Et faits intéressants, 52% d’entre eux ne se considèrent pas comme « travailleurs du sexe » et d’autres sont mariés et bisexuels, ce qui compliquent les campagnes de prévention ciblées et montre l’importance de recruter des « peer educators » pour réussir à toucher ce public.

Concernant l’utilisation du préservatif, 78% des travailleurs du sexe interrogés confient se servir de préservatif avec leur client, alors que 19,5% ont répondu non. Et 59% des personnes interrogées assurent utiliser des préservatifs avec leur conjoint(e), alors que 49% non.
Par ailleurs, 78% des travailleurs du sexe interrogés disent aussi connaître leur statut sérologique. Et la majorité a déclaré avoir participé à des dépistages lors des 6 derniers mois.
La santé psychologique et le risque d’isolement des travailleurs du sexe masculins étaient source de préoccupation pour le Collectif Arc en Ciel, d’où des questions sur leur état moral et les pensées suicidaires : 3,8% avouent penser souvent au suicide et 22,6% parfois. Par ailleurs, 25% ont partagé recevoir parfois des menaces et 5% souvent. 25,8% ont révélé qu’ils consomment des drogues illicites.

« Toutes ces données nous encourage à réaliser à l’avenir une autre étude plus approfondie avec un plus grand échantillon, pour construire éventuellement une proposition d’aide et des services en fonction de leurs besoins. Le Collectif Arc en Ciel ne laissera pas ces personnes dans une situation de vulnérabilité », a déclaré Pauline Verner, coordinatrice du Collectif Arc en Ciel à l’issue de la présentation, « en plus de cette étude quantitative, nous avons besoin d’une étude qualitative, qui nécessitera de passer beaucoup de temps sur le terrain pour mettre à l’aise et en confiance les sondés, comme ont déjà commencé à le faire les facilitateurs avec succès ».

Des facilitateurs qui ont justement profité de cette rencontre pour mettre en relief le manque de services itinérants disponibles dans le Sud de Riambel au Morne en passant par Batimarais, que ce soit pour les dépistages rapides autant que pour la distribution de préservatifs et de lubrifiants. Or, rien qu’à Riambel, 18 travailleurs du sexe masculins ont participé à l’étude.

• Le Collectif Arc en Ciel change d’adresse
  Pour accommoder les recrues de sa nouvelle équipe, le Collectif Arc en Ciel a emménagé dans de nouveaux locaux à Quatre Bornes : 52A, Avenue des Manguiers – Morcellement St Jean - Contact : info@collectifarcenciel.org