Actus

L’occasion pour différents acteurs concernés d’échanger sur la question et les pratiques en cours, et de se pencher sur les potentiels manquements du Juvenile Offenders Act de 1935 en référence au rapport 2015-2016 de l’Ombudsperson for Children. Parmi les panélistes :

• M. Hervé Lassémillante, Deputy Chairperson de la National Preventive Mechanism Division qui a centré son intervention sur les besoins d’une approche plus humaine que punitive. « Il est extrêmement important dans la prise en charge de cas d’enfants traduits devant la justice, d’analyser l’aspect comportemental de l’enfant concerné, d’avoir recours à un personnel qualifié en sciences humaines pour la gestion de ces cas, un personnel qui serait à même de comprendre les dimensions sociologiques et psychologiques entourant l’enfant », a-t-il indiqué.
• Mme Johan Moutou-Leckning, Senior Assistant du DPP a aussi dans son intervention fait ressortir la nécessité de plus de formations en psychologie de l’enfant. Elle a passé en revue les différentes dimensions légales de la justice juvénile à Maurice et a souligné le besoin de revoir le terme « Child beyond control », un terme n’existant dans aucun manuel de pédopsychiatrie et utilisé uniquement dans le circuit légal de Maurice, ainsi que le besoin d’harmoniser les lois existantes.
• Pour M. Ismail Bawamia, enquêteur au bureau de l’Ombudsperson for Children, une approche centrée sur l’enfant et ses besoins comprendrait notamment la mise en place d’une structure appropriée pouvant pallier à son manque d’amour et d’attention, source de ses problèmes de comportements. Il a aussi fait ressortir l’état de surmenage du personnel des centres correctionnels et des centres de réhabilitation, en besoin de supervision psychologique et d’espaces de paroles, ce qui faisait de ces centres des espaces inadéquats de prise en charge des enfants concernés.
• Mme. Hansa Munbauhal-Sreepaul, coordinatrice à la CDU, a rappelé les différents services de la CDU et des procédures en vigueur lorsqu’un cas de maltraitance d’enfant est signalé à la CDU à travers la hotline (113), ou à travers des individus ou des professionnels travaillant avec des enfants (de janvier à août 2017, 3,574 cas ont été enregistrés au Service de Protection de l’Enfance). Elle a aussi rappelé les différents programmes de protection de l’enfance existants.

Au bout de ces interventions, l’assistance, composée de représentants de diverses associations travaillant dans le domaine du droit des enfants, représentants de divers ministères et d’autres organismes étatiques et étudiants d'institutions tertiaires, a, entres autres, suggéré plus d'effort de concertation entre les différentes parties prenantes alors présentes afin de plaider conjointement auprès des plus hautes instances pour faire avancer les points énoncés, dont certains sont débattus depuis plusieurs années. Le manque de volonté politique pour faire avancer positivement la question de la justice juvénile et le manque de bonnes personnes aux bons postes ont aussi été soulignés.

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