Vers le mois de juillet TIPA a mis en place un atelier de travail avec les éducateurs suivis par Lakaz Lespwar pour réfléchir avec eux sur l’importance d’un protocole bien structuré pour suivre les enfants-bénéficiaires du centre Lakaz Lespwar.
L’idée pour TIPA : partager son approche, et les réflexions qui ont mené à installer son propre protocole, en tout cas ce qui a fonctionné pour elle ; bien que le contexte de travail des deux ONG ne sont pas les mêmes : TIPA intervient beaucoup plus dans les écoles ZEP, Lakaz Lespwar intervient énormément auprès des familles dans les quartiers de Solitude et autour de Solitude spécifiquement.
Le travail avec les éducateurs a permis d’établir les bases pour la mise sur pied d’un protocole clair d’action afin d’identifier des cas où les droits des enfants auraient été lésés, de noter les cas nécessitant une action rapide et ceux qui peuvent attendre un peu, de revoir la définition que font les éducateurs d’enfants en difficulté, ou d’établir les étapes à suivre... Et, très important : de voir avec les éducateurs où se situent leurs limites dans l’aide qu’ils peuvent apporter et vers quelles instances les enfants qu’ils ne peuvent pas aider sont référés.
« La question de la confidentialité a également été discutée », indique Christelle Gopaul, Community Outreach Coordinator de TIPA, « de même que l’importance de créer la confiance entre l’éducateur et l’enfant, que ce dernier sache que le rôle de l’éducateur est de le protéger », et surtout, objectif primordial dans l’approche de TIPA : que l’enfant puisse avoir la place pour exprimer son opinion sur ce qu’il croit être bon pour lui.
Dans ce même esprit, après les éducateurs, le travail s’est poursuivi sur les mois suivants auprès d’un groupe d’enfants et d’un groupe d’adolescents, tous bénéficiaires de Caritas Lakaz Lespwar Solitude.
Avec les petits, l’atelier avait pour but de les conscientiser sur leur droit de s’exprimer quand ils souhaitent et de les amener à réfléchir sur la question de savoir s’ils se sentent actuellement en sécurité dans leur vie en générale et spécifiquement dans l’environnement (familial, scolaire…) dans lequel ils évoluent, sur celle de savoir en qui ils ont confiance dans ce même environnement. Toute cette réflexion conduite par le biais d’une histoire élaborée spécialement par TIPA pour la conduite de tels groupes de travail. Un atelier artistique a aussi eu lieu, pour permettre aux enfants de dessiner leur interprétation de cette histoire.
Avec les adolescents, il s’agissait d’ateliers carrefour pour les amener à réfléchir et s’exprimer sur l’importance de leurs droits, à évaluer s’ils évoluent dans un environnement sécurisé, et aussi, petit plus pour les ados : un travail d’empathie pour leur faire prendre conscience de la notion de respect de soi et des autres, toujours dans cette optique de droit à l’expression.
Tout ceci devait aboutir à une journée de réflexion avec les parents de ces mêmes enfants et adolescents, le 20 novembre, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Enfants, qui n’a pas pu se faire en vue de la situation sanitaire actuelle.
Mais le travail ne s’arrêtera pas là. Déjà les éducateurs de Lakaz Lespwar Solitude sont actuellement engagés dans l’écriture de leur protocole de suivi des enfants dans le respect de leurs droits, précise Christelle Gopaul de TIPA, et d’autres ateliers sont prévus l’année prochaine avec les enfants, adolescents, éducateurs et parents afin de co-construire avec eux des objectifs clairs pour mener à bien les actions prévues.
Tout ceci rejoint les objectifs de TIPA de créer une communauté autour de ses projets en cours, dont ceux centrés sur la protection des droits des enfants, et de partager à plus de groupes possibles (en tout cas à ceux qui y croient et qui sont preneurs) son approche ; une approche centrée sur l’enfant évoluant dans un environnement sain et maître de ses décisions.