Session d’écoute, groupe de parole, soins médicaux primaires… Espoir Revivre Barkly étoffe ses services et présentera bientôt ses nouvelles recrues, lors de l’inauguration de son espace communautaire.
Gloria Cité, 24 ans, a grandi à Barkly. Engagée depuis 7 ans comme volontaire pour Espoir Revivre Barkly (ERB), Gloria a pris la tête de l’organisation comme coordinatrice salariée depuis le mois de septembre. D’autres professionnels viendront la rejoindre prochainement. Au total, ce sont 2 travailleurs sociaux et un infirmier à temps partiel, qui travailleront sur le terrain et dans le nouveau local (hébergeant l’administration et le cabinet de consultation).
« Au fil du temps, notre projet a évolué. En collaboration avec le Collectif Urgence Toxida, les volontaires d’Espoir Revivre Barkly ont opéré le premier point d’échanges de seringues, à Maurice en 2008. Au total, nous avons touché 620 bénéficiaires et aujourd’hui, une trentaine de clients viennent toujours à la rencontre de notre équipe, chaque fois qu’elle est présente (soit 3 fois par semaine) », explique Gloria Cité, « ces usagers de drogue n’habitent pas tous Barkly, certains viennent de Chebel, Mont Roches, Vuillemin, Kennedy, Saint Pierre, La Tour Koenig… Certains trouvent cela plus pratique de venir échanger leurs seringues à Barkly, en fonction de leur lieu de travail. Malheureusement, nous observons aussi beaucoup de rechutes, des personnes sur méthadone qui n’étaient pas satisfaits et qui s’injectent à nouveau ou des personnes qui sont tombés dans d’autres dépendances, notamment l’alcool ».
Brian Pitchen, président d’ERB, ajoute : « Si dès le départ, l’approche psychosociale avait été renforcée dans le programme méthadone, nous ne ferions pas face à de tels problèmes. D’un autre côté, il ne faut pas noircir le tableau, beaucoup s’en sont sortis grâce à la méthadone, mais généralement dès qu’une personne flanche, c’est toute la communauté qui est placée dans le même panier… ».
Pour le président d’ERB, développer les services de l’ONG et passer à la vitesse supérieure avec l’embauche de professionnels étaient devenus une étape indispensable pour travailler au plus près des familles et des patients qui ont besoin d’écoute et parfois de soins médicaux.
« Avec cet espace communautaire et cette nouvelle équipe, c’est un grand rêve qui se concrétise, après quelques tracas », confie Brian Pitchen, « Au départ, nous avions opté pour l’ouverture d’un conteneur communautaire, dans le même esprit que le projet de l’association Sidatak à Baie du Tombeau. Mais les habitants de Barkly étaient réticents quant à l’emplacement identifié et ils sont sans doute passés à côté du bon fond du projet. Heureusement, nous avons pu trouver une alternative en reconvertissant une boutique en siège pour notre association et en lieu d’accueil pour le public. L’endroit est idéal, car discret, il n’y a pas d’habitation vis-à-vis. Mais il est quand même situé dans une rue bien fréquentée, avec le terrain de football juste en face ».
La prévention au niveau familial
L’association axée également sur la prévention et la formation, mènera aussi ces actions hors de ses murs. « Nous pouvons compter sur le soutien des autres associations quand nous aurons besoin d’un espace plus grand. Et nous avons impulsé un travail en réseau en unissant nos forces au sein du Collectif des Acteurs Sociaux de Barkly. Nos premières actions se sont concentrées sur des campagnes au porte-à-porte sur la prévention des drogues synthétiques », explique Brian Pitchen, que ce travail de fourmi n’effraie pas, « nous travaillons avec méthode et la collaboration de tous. Par exemple, le 10 octobre dernier, nous avons divisé la Cité en 11 zones, avec 4 chemins par zone et rassemblé 13 équipes de volontaires. Ce qui nous a permis de toucher un millier de maisons en seulement une journée. Nous croyons beaucoup dans cette nouvelle stratégie de prévention au niveau familial, « dans la cour ». D’ailleurs, si vous avez un cercle familial que vous voulez toucher, vous pouvez nous contacter et nous nous déplacerons. ».
Espoir Revivre Barkly travaille également en partenariat avec des ONG nationales pour des sessions de formation : LEAD, CUT, Chrysalide, le Centre de Solidarité pour une vie nouvelle… « Pour répondre aux angoisses des parents et des jeunes sur l’ampleur de la consommation de drogues aujourd’hui, l’idée à germer de faire des pamphlets sur les drogues synthétiques et de lancer des sessions de prévention. 35 personnes ont participé à ses rencontres qui se sont tenues une fois par semaine et les participants ont eux-mêmes réfléchi au programme et aux intervenants à mobiliser. Les voir ainsi prendre part à l’organisation est un vrai signe d’encouragement », explique Brian Pitchen avec satisfaction.
Par contre, pour les campagnes visuelles de banderoles et d’affiches, l’association cherche encore des sponsors. Le message est passé !
Du street art contre l’analphabétisme
En plus de ses fonctions au sein d’Espoir Revivre Barkly, Brian Pitchen est enseignant au Collège Ste Mary’s West. Motivé pour offrir des loisirs sains aux jeunes pendant les vacances scolaires, Brian Pitchen a offert 6 sessions de Street art à 103 enfants l’année passée. « A travers cette activité ludique, nous arrivons à détecter les enfants qui ont des difficultés à lire et à écrire. Cela vaut donc la peine de proposer à nouveau cette activité cette année, si nous arrivons à mobiliser des volontaires les samedis en novembre et décembre », lance Brian Pitchen. Pour apporter son aide, le contact de l'ONG : erbarkly@gmail.com
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