Faute de financement, l’ONG Espoir Revivre Barkly (ERB) a fermé son local il y a quelques mois. Les membres continuent quand même leurs activités terrain - le programme d’échange de seringues et les sessions de sensibilisation et prévention, non seulement à Barkly, son terrain d’intervention d’origine, mais aussi à La Valette et Mangalkhan où ERB intervient pour partager son expérience.
Dans ces deux autres quartiers, Brian Pitchen, Président d’Espoir Revivre Barkly, anime des causeries pour parler des bonnes pratiques qu’a instaurées ERB à Barkly. Bientôt, les membres de l’ONG interviendront aussi dans le quartier de Bois Marchand, après avoir conduit un échange constructif entre ce quartier et Barkly.
Les questions de drogues synthétiques touchent les jeunes plus ou moins de la même manière. Les interventions d’ERB dans les quartiers comprennent aussi des interventions à domicile auprès des familles qui en font la requête.
« Quand un parent me demande quoi faire face à son enfant qui est dépendant aux drogues synthétiques, j’essaie de savoir ce qu’il consomme et comment il se le procure. Après, nous essayons de l’aider comme on peut. »
Une grosse lacune de la prise en charge des personnes dépendantes aux drogues à Maurice est qu’il n’existe aucun centre de prise en charge pour les mineurs, ni de personnel approprié pour s’occuper d’eux, soutient Brian Pitchen.
Son avis au sujet d’une prise en charge idéale ? Une approche multisectorielle, qui combinerait les ministères de l’Education, de la Santé, de la Jeunesse et des sports, les ONG et les forces de l’ordre.
« Je pense que le ministère de la Jeunesse et des sports pourrait apporter un gros plus dans ce combat. Pourquoi ne pas revitaliser les centres de jeunesse en établissant un programme solide de jeunesse et sports pour les jeunes des quartiers dits vulnérables ? »
Brian Pitchen pense surtout à la boxe, le kickboxing, l’athlétisme ou le judo, qui auraient pour mérite d’aider les jeunes à évacuer les frustrations de manière saine. « Si on leur fait voir des possibilités concrètes d’avenir dans des domaines sains, ils auront un objectif à atteindre, des rêves à réaliser. »
Selon lui, le manque de loisirs est un des facteurs qui contribuent à la consommation de drogues et la criminalisation des consommateurs ne résout pas le problème mais l’envoie sous le tapis. « Un détenu coûte à peu près Rs 700 par jour à l’Etat. Cet argent pourrait être dépensé dans des programmes solides de réhabilitation et de prévention. »
En attendant, les membres de l’ONG poursuivent leur travail de prévention et sensibilisation. L’objectif de Brian Pitchen est de pouvoir rouvrir son local et de réemployer les trois personnes qui y travaillaient pour poursuivre ses actions dans les différents quartiers.
Contact : Brian Pitchen, 5 757 6393.