Du 17 au 19 février, ACTogether sera présente au Mauritius International University and Career Expo à Pailles en vue de parler des joies et des challenges du travail social. Dans ce cadre, une série de mini-portraits de personnes engagées auprès de différentes ONG sera présentée au cours de la semaine.
MICAELLA CLEMENT,
directrice des projets et des finances, ETOILE D'ESPERANCE, association de prise en charge de femmes dépendantes à l'alcool
Quel a été ton parcours avant de te lancer dans l’univers du social ?
J'ai longtemps travaillé dans le privé, dans l'offshore, et à mes débuts, dans l'hôtellerie. Avant de débuter ma carrière dans le social, notamment à Etoile d'Espérance, Association Alcool Femmes, j'avais pris deux années sabbatiques afin de m'occuper de mes enfants qui étaient encore en bas âge ! Je suis tombée dans cette marmite humaine par hasard et honnêtement, ce fût la meilleure décision de ma vie !
Qu’est-ce que ton travail t’apporte sur le plan personnel ?
Mon travail m'apporte un épanouissement et un enrichissement personnel. Les mots sont faibles pour exprimer toute ma gratitude à toutes les personnes que je côtoie au quotidien, mes collègues avec qui je tisse une grande amitié et pour qui j’ai un grand respect, les membres du Conseil d’administration qui me font confiance et surtout, les femmes malades de l'alcool qui sont nos bénéficiaires directs.
A travers la souffrance et le vécu de ces femmes alcooliques, moi personnellement, je le dis sans détour, 'j'ai grandi' ! Le petit bout de femme craintive, indécise et soumise que j'étais, s'est révélée au grand jour !
J'admire toutes ces femmes qui luttent contre la maladie de l'alcoolisme. C’est un dur et perpétuel combat qui doit être reconnu par la famille, la société, le voisinage. Elles se battent et se sont battues pour retrouver une dignité, la santé et parfois leur foyer....
Elles ont besoin de soutien et méritent des félicitations d'avoir pris la décision de se prendre en main.
Professionnellement parlant, quel a été/est ton plus gros challenge ?
Mon plus gros challenge de départ était personnel… Je suis convaincue aujourd'hui que toute femme doit croire en elle-même. Elle doit se dire « Yes, I can » car il lui faut constamment se battre et se faire sa place. Moi, j'ai une devise à laquelle je ne dérogerai pour rien au monde : « Faire sa place dans le respect de l'autre, sans écraser son prochain car si c'est mon dû, tôt ou tard, j’y accèderai ! »
Au sein de l'Association Etoile d'Espérance, je dois dire que j'ai relevé pas mal de challenges qui m'ont fait grandir : le 'build-up' de mes compétences en administration, gestion, écriture de projets et avec l'arrivée du CSR, une reconnaissance sans faille du secteur privé.
Aujourd'hui j’apporte ma petite pierre, aux côtés de celles du Conseil d’administration et de mes collègues. Notre travail et notre dévouement ont porté leurs fruits car le centre est reconnu et respecté du Ministère, des collectivités locales, des parents et des bénéficiaires.