Actus

Au départ Jamel Colin était seul et proposait du slam en freelance aux ONG, écoles ou ateliers. Puis, il a rencontré Stéphanie, à l’époque étudiante en sociologie à l’Université de Maurice. "Nous avons uni nos forces et Makadam Phylozophy est né !"

Le terme "Makadam" vient de la canne à sucre – il était utilisé pour définir un caillou qui interrompait le mécanisme de broiement de la canne et qu’il fallait enlever à la main.

Avec Makadam Phylozophy, l’idée était de proposer aux ONG un programme de travail intérieur à destination de leurs bénéficiaires. Ce cheminement intérieur est fait avec les participants, en utilisant des outils provenant du théâtre, du slam ou des contes : les notions de déplacement, de projection de la voix, de présence scénique etc, pour apprendre aux participants que la gestion de leur présence, en paroles ou en actions, leur permet de mieux contrôler leurs émotions.

"Nous les aidons à exprimer sans peur leurs ressentis à travers des écrits". Puis, plus directement, ces ressentis se transposent sur du vécu, ce qui permet aux participants de voir des facettes en eux qu’ils n’auraient pas vu autrement, expliquent Jamel et Stéphanie.

Travail sur les contes avec les enfants

Si le tandem travaille aussi bien avec les enfants qu’avec les adolescents, l’approche est différente pour ces deux publics. « Avec les enfants, nous travaillons davantage sur les contes créoles, qui permettent aux enfants mauriciens de mieux s’identifier aux personnages, car l’on retrouve les contes créoles dans toutes les îles. »

Et comme tout le monde a une âme d’enfant, savoir travailler sur cette âme d’enfant est importante pour son équilibre personnel et émotionnel, estiment Jamel et Stéphanie.

De février à décembre 2016, l’équipe de Makadam Phylozophy travaillait déjà avec les enfants de l’ONG Le Pont du Tamarinier à Rivière Noire. "Nous avons nourri leur imaginaire en leur racontant des histoires, puis nous leur avons expliqué que c’était à eux de raconter leurs histoires."

Les changements sur la personne ne se voient pas tout de suite et un contact régulier est maintenu avec les parents car ce sont eux qui pourront notifier s’ils ont observé quelque changement. Les retours sont plutôt positifs puisque depuis début mars 2017, de nouvelles sessions ont débuté avec cette même ONG.

Le slam avec les adolescents

Pour les adolescents et les adultes, des textes de slams sont utilisés pour jouer sur les différents modes d’expression possibles. Les sessions auprès des jeunes ont pour but de faire remonter des choses intimement liées à leur vie personnelle et émotionnelle.

"Nous avons développé notre pédagogie à travers une analyse artistique et sociologique et nous nous arrêtons aux connaissances que nous avons. En parallèle, nous insistons pour que l’ONG avec laquelle nous travaillons assure un suivi psychosocial des participants."

En général les sessions sont animées par les deux intervenants, dans une bonne dynamique, Stéphanie apportant la touche scientifique et Jamel la touche artistique.


A propos

Jamel Colin est un artiste peintre formé pendant six ans par Fabien Cango, et initié au slam depuis 2003. Depuis 2011, il est engagé dans l’univers social et a animé des ateliers de slam, d’expression et de craft art dans plusieurs ONG, notamment "La Maison Cœur Ecoute" à Barkly, Anou Grandi, le Centre d’Accueil de Terre Rouge, Etoile d’Espérance ou Sainte Famille Bois Marchand.

Stéphanie Lo-Hun est diplômée en sociologie avec une spécialisation sur le genre. Elle collabore aujourd’hui et co-anime les ateliers de Makadam Phylozophy. Sur ce projet, elle apporte une approche essentiellement centrée sur l’aspect social et sur l’égalité des genres.

Pour contacter Makadam Phylozophy : 5 707-1397 | 5 718-9640