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« The Ripple Project » : Chaîne de soutien 13 févr. 2017
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Djemillah Mourade a lancé il y a quelques mois « The Ripple Project », dont la première action a été de distribuer des « Hygiene Bags » en janvier à des femmes sans abri recueillies par l’ONG Passerelle. Rencontre…



• Comment est venu l’idée de lancer le « Ripple Project » ?

L'idée est venue d'une conversation via les réseaux sociaux avec une maman de trois enfants dont le mari était décédé. Elle parlait de la difficulté de gérer ses propres sentiments tout en rassurant ses enfants. Des femmes comme elles ont besoin du soutien et de l’accompagnement d’autres femmes mieux armées. Il n’y a aucune structure qui permette cela, tandis qu’il existe des ONG pour les femmes dépendantes aux drogues et à l’alcool, ou qui veulent être des chefs d'entreprises. Alors, « The Ripple Project » est né. C'est un peu une forme de « mentoring ».
Mais cette partie du projet n'a pas encore démarré. La collecte de « Hygiene Bags » pour les femmes sans-abri qui trouvent refuge à l’ONG Passerelle sous son projet « Un Abri pour Elles » était une initiative répondant à un besoin urgent !
Nous n'avons rien inventé. Cela se fait dans d'autres pays à travers la distribution de ce qu’on appelle les « Blessing Bags ». Ici, le besoin tournait surtout autour de la distribution du nécessaire de toilette pour les femmes, que l’on ne retrouve pas d’habitude dans les sacs de dons. Les serviettes hygiéniques, déodorants, shampoings etc, ce n’est pas un luxe, mais pour une femme sans abri avec des enfants, c’est un budget conséquent ! Nous avons donc entamé la collecte des « Hygiene Bags » en janvier.

• Qui est à l’origine de ce projet ?

Moi. J'ai d'abord créé une page et j'ai invité des personnes que je connaissais. Mais c'est surtout en faisant l'appel pour les « Hygiene Bags » que j'ai vraiment parlé du projet publiquement. Nous ne sommes pas une ONG, juste une initiative citoyenne. Et je souhaite que cela reste ainsi car même si c'est plus difficile, c'est cette approche participative qui nous intéresse. Pour que les gens qui veulent vraiment s'engager pour soutenir cette idée puissent le faire. C'est vraiment la volonté d’inclure tout un chacun dans ce mouvement.

• Qu’espérez-vous apporter aux femmes que vous soutenez ?

« The Ripple Project » est né d'une volonté de connecter les femmes entre elles pour s'encourager et s'épauler. Le projet est né d’une envie de créer ce lien. C'est cela que je souhaite leur apporter. Quand on se sent accompagné, je pense que cela change tout.

• « Connecter les femmes entre elles »… Comment le « Ripple Project » atteint-il ce but ?

Fin janvier nous sommes allées distribuer les « Hygiene Bags » à l'abri de St Pierre. Quand je dis « nous » je parle non-seulement d’amis mais aussi de personnes que je voyais pour la première fois. Huit personnes au total.
Les femmes de l'abri nous attendaient avec impatience Elles s'étaient maquillées pour « être présentables » comme elles nous l'ont dit. Cela a été un grand moment d'émotion, on a toutes pleurés plusieurs fois. Ce samedi-là ces femmes se sont senties importantes ! Que nous soyons venus les voir, leur parler, entendre leur histoire, et simplement rire et pleurer avec elles leur a fait du bien et les a boostées dans leur envie de s'en sortir.
Ce n'est pas quantifiable, ce sont des émotions, mais des moments comme cela sont importants pour des personnes qui ont vu leurs vies totalement chamboulées. Alors oui, pour moi le but est atteint !
Quand une petite fille qui ne parlait pas depuis sa venue à l'abri veut danser un séga pour nous, je pense que c'est la preuve qu'on a réussi à lui apporter un peu de chaleur humaine et de joie.

• Avez-vous reçu un bon retour pour le moment ?

Le retour pour janvier a été excellent. Pas mal de gens ont fait des dons qui nous ont permis de distribuer une vingtaine de sacs à peu près complets. J’ai acheté moi-même ce qui manquait. Pour février ça peine un peu plus, mais on reste mobilisés !

• Combien de femmes sont bénéficiaires de ce projet pour le moment ?

Pour l’instant, une quinzaine de femmes de l'abri de St Pierre et la maison de transition à Roches-Brunes. Fin février, on espère qu'une dizaine d'ex-détenues et d’ex-pensionnaires du Rehabilitation Youth Center suivies par l'association Kinouété pourront aussi bénéficier du projet.

• Après la première distribution de vos sacs d’hygiène fin janvier, le World Health Innovation Summit vous a approché. Dans quel but ?

C'est une mauricienne qui nous a mis en relation. Le fondateur de WHIS s'est tout de suite intéressé au projet. Il a ensuite partagé quelques idées de ce qui se fait ailleurs, notamment le projet « Binti » en Inde. « Binti » permet aux femmes de fabriquer elles-mêmes leurs serviettes hygiéniques.
Je ne sais pas encore comment cette collaboration va se traduire dans le concret. Pour l'instant c'est surtout un échange d'idées et d'expertise qui nous permet de réajuster nos actions. Par exemple, nous pensons créer des ateliers pour que ces femmes fabriquent elles-mêmes leur savons et pourquoi pas leurs propres serviettes. Ce qui leur permettrait d’en tirer un revenu. Le champ des possibilités est immense ! Et nous venons tout juste de démarrer.

• Mis à part les donations d’individuelles, avez-vous établi des partenariats au niveau des distributeurs de produits d’hygiène en vue de vous fournir de quoi remplir les « Hygiene bags » ?

J'ai envoyé des emails un peu partout. Aucune réponse à ce jour.

• Quand est prévue la prochaine distribution ?

Fin février – Début mars.

 

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