L’association ENSAM à Pointe aux Sables a introduit vers la fin de l’année dernière, des ateliers d’initiation au slam dans son centre d’épanouissement Lakaz Zen. Le but : aider les jeunes suivis à canaliser leur énergie et développer des outils de gain de confiance en soi, tout en leur offrant une plateforme d’expression pour faire parler leurs ressentis. L’association est actuellement en recherche de sponsors pour poursuivre ces ateliers qui ont eu un impact très positif sur les jeunes suivis.
Menés par Pascal Pierre et son fils Julien, avec le soutien de Nicolas Beeharry, un autre professionnel du slam, les activités se sont tenues sur une durée de deux mois (octobre et novembre derniers) à raison d’une fois par semaine, soit huit sessions, auprès de deux groupes d’enfants scolarisés et non-scolarisés. « Les échanges sont riches et les sessions font remonter des choses très profondes chez les enfants », indiquait Nicolas Beeharry dès les premières interventions.
Autour d’une table, les jeunes s’expriment à tour de rôle en mode improvisé, ajoutent en continuité une phrase ou deux de plus à celle/s de leur voisin, et font ainsi courir une narration dont le fil est tenu par l’animateur Julien Pierre. Ainsi poussés à jouer de leur imaginaire, les jeunes font défiler des images tantôt naïves, tantôt farfelues, et parfois fidèles à une réalité vécue dans leur quotidien ou à un moment précis de leur vie.
Le projet a été conçu de sorte à tendre vers un objectif de gain de confiance en soi, facteur essentiel du développement personnel et social. Le slam, « discipline très libre sans aucune règle de thématique, style ou format de texte, et adaptable à tous les niveaux de connaissance des langues », a un gros potentiel pour aider des jeunes en situation vulnérable à travailler sur la question de confiance en soi et d’expression de leurs émotions, selon les instigateurs du projet.
Plusieurs étapes sont comprises dans la production d’une interprétation de slam : concertation en vrac pour trouver des idées, constitution de mots/phrases écrites, travail sur les rimes, structure des phrases, affinement du texte, lecture du texte et travail sur l’intonation, le rythme et les expressions, mémorisation et interprétation.
Pour Lorna Typhis, secrétaire de l’association Ensam, ces ateliers ont permis de faire voir des choses que les jeunes ne font jamais ressortir dans les activités habituelles. « Nous avons constaté que le besoin d’évacuer les émotions étaient bien là et nous espérons pouvoir trouver le financement pour que ces ateliers se poursuivent car les jeunes ont encore des choses à exprimer. » D’ailleurs, souligne-t-elle, à partir du slam, beaucoup d’enfants sont venus d’eux-mêmes vers les responsables de l’association dans le but de s’ouvrir et de partager d’autres choses qui étaient enfouies en eux. « En tout cas, nous avons noté qu’ils avaient plus d’aisance à le faire. »
Autre impact positif, explique Lorna Typhis : « certains enfants qui avaient du mal avec les sessions d’alphabétisation ont montré plus de motivation à s’appliquer pour apprendre leur alphabet. »
Pour soutenir l’association ENSAM et le centre Lakaz Zen : 234-2921.
A voir, le profil ACTogether de l’association au lien suivant : http://www.actogether.mu/fr/trouver-une-ong/association-ensam