Actus

Atelier de formation Joie de vivre Francess Townsend : une mission avec les enfants 16 janv. 2020
  • francess townsend.jpg

L’an dernier, l’atelier de Formation Joie de Vivre (membre ANFEN), qui gère une école non-formelle pour des enfants en situation de déscolarisation, célébrait ses 30 ans ! L’occasion d’aller à la rencontre de Francess Townsend, aujourd’hui directrice de l’école et d’en savoir plus sur son parcours.

  • Raconte-moi ton parcours jusque Joie de Vivre…

    Après ma scolarité, j’ai travaillé un certain temps comme clerc dans une usine textile. Puis, je me suis mariée et après avoir eu mes enfants, j’ai cessé de travailler. Un beau jour, j’ai entendu parler de Joie de Vivre à travers Mirella (ndlr : qui assiste aujourd’hui Francess), que je connaissais, et qui y travaillait déjà, à l’époque comme éducatrice. Je lui ai dis que je viendrai l’aider dès que mon fils entrerait à la maternelle, ce que j’ai fait. J’ai agi comme animatrice bénévole pendant un certain temps. J’avais alors une trentaine d’années. 
  • Il y a aussi eu un temps où tu es partie vivre en Australie…

    Oui, après quelques années et au moment où le projet commençait à mieux se structurer, j’ai décidé de m’installer en Australie avec ma famille. Là-bas, j’ai eu l’occasion de suivre un cours pour obtenir un diplôme en puériculture. Pour des raisons personnelles, nous avons dû laisser tomber nos plans d’immigration et revenir vivre à Maurice en 2010. Sylvie Mayer, qui dirigeait l’école à ce moment, m’a contactée pour voir si je souhaitais revenir y travailler. J’y suis allée et cette fois, au lieu d’agir comme animatrice, je me suis retrouvée dans l’administration. 
  • Et tu y es toujours !

    Oui, j’y suis encore ! 
  • Ton travail a une influence dans la manière dont tu vis ta vie personnelle ?

    Absolument. Il y a toujours eu cette tendance (que je n’ai pas su corriger !) où l’école passait un peu avant ma famille ou « s’immisçait » dans ma vie familiale. Par exemple, lors de sorties prévues avec ma fille, il y a eu plein de moments où je lui ai dit : « Attends-moi, je passe dix minutes à l’école et on y va ! » Tout ceci pour dire que mon travail fait partie de ma vie et de ma famille. S’il y a des choses à réparer à l’école, c’est mon mari qui s’en charge ; s’il y a des choses à déposer autour de Moka, ma fille le fait pour moi car elle y suit des cours.

  • Et puis, tu habites à cinq minutes de l’école…

    Oui, il arrive souvent que je doive répondre à l’appel même en période de « vacances », par exemple, si le jardinier ou un parent souhaite me voir. Cela ne me dérange pas ; même s’il m’arrive d’être fatiguée. De toute façon, j’ai un peu de mal à couper totalement de l’école. Si je n’y suis pas, je trouve un moyen d’appeler pour savoir si tout va bien !

  • Tu dois en avoir, des histoires marquantes à raconter !

    Oui ! Celle que je porte toujours avec moi : cette maman venue me voir à mes débuts en tant qu’animatrice, et qui m’a dit avec beaucoup d’émotion : « Mersi pou seki ounn fer. Kan mo tifi ti vini, li pa ti konn ni lire ni ekrir, ek zordi li kone ! » Je me suis dit que mes enfants avaient la chance d’être scolarisés. Et que j’étais appelée à aider des enfants dans des situations difficiles ; que c’était ma mission. Ce n’est pas facile de faire ce que l’on fait mais je garde toujours en tête que je le fais pour ces enfants, dont certains sont victimes d’abus et de maltraitance, ne mangent pas à leur faim ou vivent dans des situations de pauvreté extrême. 

  • Parle-nous de ces moments de découragement…

    Pour moi, le plus décourageant c’est quand je vois chez certains parents un manque d’implication dans l’éducation de leurs propres enfants. Comment avancer avec l’enfant quand le parent ne s’investit pas ? L’impact sur leur vie aurait été tellement plus forte si nous avions le soutien de tous les parents.

  • Te vois-tu travailler ailleurs ?

    Non ! Pourtant, j’ai essayé ; en rentrant d’Australie, nous devions tout recommencer à zéro. Pour joindre les deux bouts, j’ai pris un boulot du soir en tant que « babysitter » dans un hôtel. C’était une différente façon de prendre soin d’un enfant mais cela ne me convenait pas, je voulais faire plus dans la vie des enfants.

 

 Pour contacter l'association : 622-8819 | 626-1004

Profil ACTogetherhttp://www.actogether.mu/fr/trouver-une-ong/atelier-de-formation-joie-de-vivre-centre-anfen

« Retour à la page Actus
Les autres actus de cette ONG
Entrez votre demande (par mots-clefs) :