Actus

• Quelle forme prend, au sein de La Ruche, l’accompagnement que vous proposez aux enfants de La Valette ?
  La Ruche offre aux enfants un cadre où ils apprennent de façon ludique et s’épanouissent. Nous recherchons la participation active de ces enfants dans leur apprentissage en les responsabilisant à travers la discipline positive.
  Privilégiant une nouvelle approche pédagogique, le programme tente de pallier aux différents problèmes dans une démarche globale (cognitive, physique, morale, sociale et citoyenne) du développement de l’enfant. Nous mettons l’accent sur la créativité de l’enfant afin de lui redonner confiance en lui et lui donner les moyens de s’adapter aux différentes situations.
  Notre programme se veut complémentaire à l’école en développant le savoir-faire et savoir-être des enfants : nous cherchons à en faire des citoyens responsables en leur enseignant les valeurs universelles et en les conscientisant aux enjeux environnementaux ; et travaillons avec d’autres ONG pour les conscientiser sur les fléaux sociaux.
  
  

• Comment se déroule concrètement le programme proposé ?
  La Ruche comprend un grand atelier d’art (peinture et musique), une salle informatique, une bibliothèque, une cuisine et deux salles de créativités et de soutien scolaire. Les sessions ont lieu du lundi au vendredi de 16h à 18h : plusieurs activités, en fonction des jours et des âges, sont proposées aux enfants : ateliers créatifs, cuisine, yoga, informatique et soutien scolaire, lecture, photographie, slam, dessins et jardinage. Les enfants ont un goûter chaud chaque jour ; et lors des vacances scolaires, nous organisons des sorties éducatives et récréatives afin de faire découvrir aux enfants leur environnement et leur pays.
   

• Depuis deux ans, l’association a également lancé un programme d’accompagnement des familles, car il était important d’adresser les besoins cachés des enfants que vous accompagniez…
  En effet, depuis deux ans, Quartier de Lumière a mis en place un programme d’accompagnement destiné principalement – mais pas exclusivement – aux familles dont les enfants fréquentent La Ruche. Complémentaire à La Ruche, le programme a pour objectif principal d’aider les parents à pouvoir mieux prendre en charge le bien-être, y compris l’alimentation, et l’éducation de leurs enfants. 
  
  

• Et quels sont les besoins que vous avez identifiés sur le terrain et via les réunions de groupes et individuelles avec les parents d’élèves ?
  Nous avons vu que la réalité économique, déjà précaire, des familles de La Valette, s'est aggravée avec la pandémie de Covid-19. Nous avons constaté un manque de loisirs sains pour les enfants, lesquels se retrouvent sous l’influence négative des plus âgés. Également les problèmes de drogues qui s’étendent à des enfants de 11/12 ans, lesquels sont, soit consommateurs de drogues synthétiques ou/et agissent comme « jockeys » ; pour finir, nous avons vu que l’incapacité d’assurer le casse-croûte des enfants pour l’école conduit à l’absentéisme scolaire et mène parfois au décrochage scolaire.
   

• Vous menez un projet d’autonomisation des femmes aussi depuis cette année ?
  Oui, depuis janvier 2022, et financé par l’Organisation Internationale de la Francophonie à travers le Fonds « La Francophonie Avec Elles ».  Ce projet vise à renforcer l’autonomisation des parents/adultes, principalement des filles et des femmes, de La Valette. Ils reçoivent des formations à la parentalité, en alphabétisation fonctionnelle, en cuisine et couture. Le projet comprend aussi un volet de sécurité alimentaire, grâce à la création et l’entretien d’un jardin permaculture communautaire sur un terrain mis à notre disposition par la paroisse Saint-Sauveur, Bambous, et la consommation et la vente des légumes, des habitants de La Valette ; sur le long-terme, il y a l’objectif de créer des micro-entreprises pour les habitants.
   

• La Valette est un quartier qui est géographiquement écarté de plusieurs instances d’aides ou même de réseaux…
  Le village est dans un cul-de-sac et la seule route qui y mène n’est souvent pas éclairée ! Dire que vous habitez La Valette n’est pas une sinécure non plus : les potentiels employeurs pensent à deux fois avant d’embaucher. Le transport public y est irrégulier, le réseau mobile est des plus erratiques, un accès compliqué aux services les plus basiques... 
   

• Selon vos observations, cet « isolement » crée une forme « d’enclavement psychologique chez les habitants » ?
  Cet « enclavement physique » entraine indubitablement un « enclavement psychologique » qui se traduit notamment en une certaine oisiveté due au manque d’activité (ex. pas de centre social, terrain de jeu délabré...), ce qui dans la foulée engendre des maux sociaux ; un manque d’intimité dû à la promiscuité ; des problèmes familiaux…
  
  
• Qu’en est-il de ces « success stories » qui méritent d’être mises de l’avant ?
  Oui, notamment cette famille qui arrive aujourd’hui à sortir la tête de l’eau après un accompagnement de plus d’un an, ou encore ce jeune homme qui a pu être embauché par une grosse entreprise de restauration rapide, ou même ces quelques jeunes filles qui suivent actuellement une formation de la Fédération Espoir et Développement de Beachcomber – débouchés pour d’éventuelles embauches –, pour ne citer que celles-là.

Pour contacter Quartier de Lumière : 452 1727 | 466 7540