Bien qu'aucune localité rodriguaise ne figure parmi les 38 poches de pauvreté identifiées par le plan Marshall du Gouvernement, Paul Draper ne se décourage pas. En visite à Maurice jusqu'au 4 juin, il essaye actuellement de convaincre les entreprises d'investir des fonds CSR dans les projets de Care-Co Rodrigues et de l'école spécialisée The Trevor Huddleston Association for the disabled, dont la situation financière est critique.
Ces derniers mois, les conditions climatiques n'ont pas été propices à une bonne production de miel à Rodrigues, mais Paul Draper n'en perd pas son enthousiasme : « Care-Co Rodrigues emploie 4 apiculteurs et 15 autres sont associés au projet avec leurs ruches. Je précise bien que l’ensemble de ces professionnels souffrent d'un handicap et que grâce à Care-Co, ils ont une activité rémunératrice ».
Aujourd'hui, le très réputé miel produit par Care-Co est soit commercialisé comme produit fini alimentaire, soit utilisé dans l'industrie cosmétique. Pour créer encore davantage d'emploi, l'équipe de Care-Co ambitionne de diversifier sa production pour commercialiser des savons, des biscuits, du propolis, de l'huile au miel... Un appel aux sponsors est donc lancer pour acquérir de nouveaux équipements notamment.
Energie solaire
En plus des apiculteurs, 14 artisans handicapés sont employés à Care-Co pour fabriquer notamment des objets décoratifs et des bijoux en coco, proposés aux touristes. « Pour générer des revenus complémentaires, nous souhaiterions également investir dans des panneaux photovoltaïques et revendre notre surplus d'énergie au CEB », avance Paul Draper.
Surtout que Care-Co et son partenaire The Trevor Huddleston Association for the disabled (l'école spécialisée qui jouxte l'atelier) ne manquent pas de surface pour installer de tels panneaux.
« Quarante-cinq enfants âgés de 3 à 13 ans fréquentent The Trevor Huddleston Association for the disabled reconnu officiellement SEN (Special Educational Needs) School. La formation professionnelle se fait ensuite à l'atelier de Care-Co », explique Paul Draper, « Parmi ces élèves, 13 ont de problèmes d'auditions sévères, 2 sont non-voyants, 2 autres sont malvoyants, 2 souffrent du Syndrome de Down (trisomie 21) et les autres sont des slow « learners », qui viennent de familles très très vulnérables. Ce qui est regrettable, c'est que la situation financière de cette école spécialisée est critique, c'est en partie pourquoi je suis à Maurice pour tenter de rencontrer de nouveaux sponsors ».
Computer braille
Le budget de l'école tourne autour de Rs 100.000 par mois, incluant le salaire de 6 éducatrices et les déjeuners pour les enfants. « Nous sommes obligés d'assurer le service de cantine, car sinon, sans rien dans le ventre, certains élèves étaient trop faibles pour se concentrer », souligne Paul Draper, « pour les déjeuners, nous demandons une contribution de Rs 5 par jour et par enfant. Mais cela ne suffit pas et toutes les familles ne peuvent pas donner cette somme ».
Reconnue comme SEN School depuis octobre 2014, The Trevor Huddleston Association for the disabled reçoit un grant-in-aid de la Commission de l’Education de l'Assemblée régionale de Rodrigues pour couvrir une partie du budget de l'école. « Mais le paiement est parfois retardé, suite à des problèmes administratifs et surtout l’aide est loin de couvrir toutes nos dépenses », précise Paul Draper.
De plus, l'école aurait aussi bien besoin de fournitures scolaires et de jouets éducatifs pour les élèves et de matériel comme des computers braille. « Des tablettes et un tableau interactif seraient aussi de bons appuis pour l'enseignement. Nous cherchons également des fonds pour des tours éducatifs. Dans le passé, deux fois quelques élèves ont eu la chance de visiter Maurice, une expérience inoubliable ! », se souvient Paul Draper.
Handicap : centre de diagnostic et de ressources
Mettre en place un centre de diagnostic et de ressources pour les Rodriguais handicapés est aussi un projet qui tient à cœur de Paul Draper et de la directrice de The Trevor Huddleston Association for the disabled, Susan Auguste. « A Rodrigues, les services de santé ne sont pas très bien équipés pour dépister les problèmes auditifs et visuels », observe Paul Draper, « si nous en avions les moyens, nous souhaiterions donc proposer de nouveaux services et élargir notre public, en offrant davantage de dépistages. Ou encore en proposant la réparation des chaises roulantes... ».
Figure emblématique de la vie sociale rodriguaise, Paul Draper est sans cesse à l'affût de nouvelles idées et de nouvelles rencontres pour faire avancer la cause des personnes handicapées. Pour le rencontrer à Maurice, il suffit de l'appeler avant jeudi 4 juin ! Tel : 831 1766