Le 14 novembre marque la Journée Mondiale du diabète. Sujet à une forte prévalence ici, un peu banalisé peut-être par ceux qui ne sont pas atteints, le diabète, peu importe le type, reste une préoccupation majeure pour les patients, les proches et le personnel soignant.
A la suite de ses études de médecine, c’est tout naturellement que le Dr. Bavisha Jowaheer s’est mise à exercer à mi-temps dans le milieu associatif, auprès d’enfants diabétiques de Type 1. Quelques événements de sa vie personnelle l’y prédestinaient... Il y a eu, entre autres, la mort de son père de complications liées à un diabète de Type 2 mal contrôlé, et précédemment, celle de son grand-père, également diabétique de Type 2, de complications rénales liées.
Pendant son internat, elle est affectée, entre autres unités, à l’unité pédiatrique de l’hôpital Victoria et est confrontée aux réalités de parents d’enfants nouvellement diagnostiqués au diabète de Type 1. Ces derniers, perdus entre un manque d’informations pratiques sur les méthodes de prise en charge et un surplus d’informations techniques qu’ils ont du mal à comprendre, recherchent davantage d’encadrement. Elle réalise que le nombre de patients à voir à l’hôpital fait que le temps accordé à chacun par le personnel médical y est limité.
« Un jour, une petite fille de huit ans est arrivée à l’hôpital. Elle n’allait pas très bien. Elle était en souspoids, et accablée par des infections récurrentes. Lorsque le diagnostic du diabète de Type 1 tombe, les parents ont du mal à l’accepter. Ils sont vite référés à T1 Diams par le médecin traitant et quittent l’hôpital, un peu désemparés. Je les ai rencontrés à nouveau quelques temps après à l’association, alors que je venais moi-même de prendre mes fonctions. Ils avaient changé. La petite avait repris des forces. Le père souriait. La mère était plus sûre d’elle. Il y avait moins de crainte. Le traitement était bien entamé. C’était preuve que le fait de recevoir les bonnes informations aide beaucoup à démystifier la maladie. »
Pour le Dr. Bavisha Jowaheer, le temps accordé à l’enfant et aux parents est une des forces de la prise en charge faite chez T1 Diams, de même que l’aspect pluridisciplinaire de cette prise en charge, car l’enfant, lors de sa visite, fait le tour de toute l’équipe pour un survol complet de son état (nutrition, psycho-social, podologie, optométrie, éducation thérapeutique…).
« Les membres de l’équipe travaillent simultanément sur chacun des cas, de sorte à pallier les manquements et parer aux besoins de l’enfant. Mettre mes compétences au service du monde associatif me donne un sentiment d’accomplissement, et la satisfaction de constater l’évolution positive de l’enfant. J’ai le sentiment d’arriver à changer quelque chose dans la vie des gens. Je pense que de travailler en milieu associatif aide à développer plus d’empathie envers les enfants suivis », ce qui influe sur la relation médecin-patient et par ricochet sur la prise en charge globale.
Dans les années à venir, le Dr. Bavisha Jowaheer souhaite poursuivre une spécialisation en pédiatrie. Elle a fait ses quatre premières années d’études à l’Université de Maurice et les deux suivantes à l’Université de Bordeaux. Rentrée à Maurice en 2017, elle a fait un an et demi d’internat à l’hôpital Victoria à Candos et est enregistrée comme médecin généraliste depuis 2018.