Le pôle formation adulte n’est pas le plus connu des services offerts par Caritas, pourtant il a profité l’année passée à plus de 1.400 Mauriciens. Les entreprises privées ou d’autres associations peuvent même faire appel à l’ONG pour des programmes taillés sur mesure, comme l’explique Patricia Adèle Félicité, Secrétaire générale de Caritas.
- Les cours d’alphabétisation fonctionnelle donnée par Caritas ne se limitent pas qu’à l’apprentissage de la lecture, comme on pourrait le croire ?
Patricia Adèle-Félicité : Non, ces cours incluent, ce que nous appelons, « le savoir-lire » bien entendu, mais aussi le « savoir-parler », le « savoir écrire » et le « savoir compter ». Et ces cours ne s’adressent pas qu’aux enfants. Dans le passé, Caritas a travaillé en collaboration avec des entreprises qui souhaitaient une remise à niveau de leurs employés, dans l’optique de changer les techniques de production, par exemple. A chaque fois que des cas de figure se présentent, nous élaborons des formations tailor-made « MQA approved », en fonction des besoins de l’entreprise.
- La formation en life-skills Management est-elle également adaptable à différents publics ?
Oui, la preuve, Caritas a déjà formé des jeunes dans le cadre du 2nd Chance Programme du Mauritius Institute of Training and Development, des chômeurs à travers la NEF (National Empowerment Foundation), des aspirants entrepreneurs grâce à la Mauritius Employers Federation (MEF), des communautés vulnérables dans le cadre de projet intégré de relogement social, des parents (les parents des tout petits fréquentant nos centres d’éveil), des sans-abris (pris en charge dans nos abris de nuit)…
Cette formation en life-skills (de 160 h) encourage chaque personne à se remettre débout, en marche, pour reprendre sa vie en main. Et pour qu’une personne entame ce processus d’autonomisation, il faut au préalable restaurer la confiance en soi, travailler sur la motivation…
Ce programme de life-skills comporte aussi une version spécifique pour les team-leaders (de 42 h), pour leur apprendre à mieux gérer leur responsabilité.
- Caritas forme également des formateurs…
Tout à fait. Caritas Training Institution propose aussi une formation de formateur pour le life-skills Management.
Concernant l’alphabétisation fonctionnelle, le samedi 31 janvier à 9h30 au centre Misereor à Port-Louis, se tiendra justement une réunion d’information pour les personnes qui souhaitent s’engager comme formateur volontaire
Ce qui est intéressant dans ce programme c’est qu’il inclut un suivi sur le terrain. Caritas visite le formateur novice pour l’aider dans la délivrance de ses propres cours. L’objectif est aussi de l’encourager à produire lui-même son matériel pédagogique en fonction des spécificités de son public-cible.
- Caritas offre-t-elle aussi des formations à vocation professionnelle ?
Oui, le centre de formation en pâtisserie Canne en Fleurs va rouvrir ses portes dans quelques temps, après un petit lifting. Dirigé par un pâtissier expérimenté, Simon Carnel, ce centre accueillera toutes les personnes motivées pour s’engager professionnellement dans le domaine. Cet apprentissage débouchera sur des stages dans l’hôtellerie, la grande distribution et vers la création de micro business. Comme Canne en Fleur est située à Pointe-aux-Piments, nous visons les habitants de la région Nord et de Port-Louis.
- Caritas a aussi à cœur l’insertion professionnelle des femmes au foyer, qu’apprennent-elles dans les Ecoles techniciennes de Maison ?
Nos trois écoles à Rivière Noire, Grand-Baie et Surinam, dispensent d’abord la formation en life-skills management pour aider les femmes à déterminer leur objectif de vie, et l’activité qui leur plairait. Ensuite, elles peuvent apprendre différents métiers : l’entretien de la maison, la garde d’enfant, la cuisine… et bénéficie d’une remise à niveau en français et en anglais, qui peut les aider par exemple à trouver un emploi dans une famille d’expatriés ou dans l’hôtellerie.
- Pour les jeunes déscolarisés, Caritas a également des formations à Rivière Noire ?
Oui, l’atelier technique de Rivière Noire propose des cours en alphabétisation, plomberie, sculpture sur bois et art et artisanat.
- La formation agricole tient aussi une grande place chez Caritas ?
Oui et nous cherchons justement des soutiens financiers pour la ferme O’Connor de Curepipe. Ce projet a fait ses preuves depuis plusieurs années, en redonnant confiance à des chômeurs et en les rendant « employables ». Caritas gère aussi un jardin communautaire à La Caze Lespwar à Solitude et un projet de backward gardening à Pointe-aux-Piments. Par ce retour à la terre, Caritas vise l’acquisition de compétences et l’accès des plus démunis à une alimentation de qualité.
Le pôle formation de Caritas sera mis en avant cette année, comme tous les autres départements de Caritas, car vous vous apprêtez à fêter un bel événement…
Exactement, Caritas fêtera ses 50 ans ! Nous allons donc communiquer davantage sur nos différents services (Fonds logement, services d’Ecoute et de Développement, secours d’urgence, abris de nuit, centres d’éveil…) et tenter de rassembler autour de nous de nouveaux sponsors et donateurs. A ce stade de notre développement, mobiliser des « membres corporate » devient primordial pour assurer la pérennité de nos actions et permettre à nos structures de fonctionner dans la continuité, tout au long de l’année. Actuellement, nous recherchons en particulier des financements CSR pour la Ferme O’Connor.