Source : Solange Potou, responsable du programme de réinsertion à l’abri de nuit de Port-Louis
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Gérer un foyer d’accueil comprend une gestion de jour, dans les opérations du foyer au quotidien et l’administration mais aussi une gestion de nuit, pour s’assurer de la sécurité des résidents et du maintien du cadre, essentiel au bon fonctionnement d’un foyer.
En quoi consiste le rôle ?
Il s’agit de travailler en concertation constante avec les autres encadrants et de s’aligner sur les marches à suivre pour les opérations. Instaurer un climat cadré est essentiel quand on travail avec des personnes issues de milieux où souvent les repères sont flous et les règles inexistantes. Il y a toute une partie administrative dans mon travail – écrire des rapports, accompagner des résidents sur des démarches administratives, sur des pistes vers l’emploi, puis des moyens d’économiser et de gérer ses budgets, pour que cela débouche éventuellement sur un plan d’aide au logement, dans les cas où les personnes accueillies sont des personnes sans domiciles.
Une grosse partie consiste aussi en le référencement vers d’autres instances pour gérer des problèmes connexes : addictions à l’alcool ou aux drogues notamment.
L’importance du service d’accompagnement au-delà de l’accueil…
C’est une question de restituer à la personne un sentiment de dignité humaine. La personne débarquant dans un foyer a perdu confiance dans des choses fondamentales : en lui-même, parfois en la vie. Il s’agit de cheminer avec lui pour lui rendre tout cela. Déjà, sur le plan pratique et parce qu’il est dans une situation de désespoir, il lui est difficile d’entreprendre les premières étapes logistiques seul et de voir plus loin que sa situation actuelle.
« En l’accompagnant vers la réinsertion, nous changeons la vie de la personne mais aussi des générations qui la suivent parce que l’enfant peut voir devant lui l’exemple d’une personne qui sort de la rue. »
Que faut-il pour faire ce métier ?
Patience, empathie, beaucoup d’humilité, non-jugement, capacité d’écoute, en faire une mission plus qu’un travail, avoir la capacité de se mettre à niveau de la personne.
Mais cela n’enlève en rien le besoin de professionnalisme qu’il doit y avoir derrière :
garder la confidentialité, respecter l’éthique, pouvoir gérer un espace résidentiel avec fermeté, être sérieux, appliqué.
En gros : un gant de velours dans une main de fer !